Quelques jours avant le début de l’Euro 2016, le footballeur Karim Benzema fait parler de lui : il a déclaré à un journal espagnol qu’il n’aurait pas été selectionné car l’entraîneur aurait « cédé à la pression d’une partie raciste de la France ». Cette déclaraion est abjecte. Pour commencer, il avait été officiellement évincé pour une durée indéterminée de la sélection nationale dès avril 2016 par Didier Deschamps et la Fédération française de football ayant été cité dans une affaire de chantage visant son coéquipier en équipe de France Mathieu Valbuena. Il a aussi été entendu dans une enquête de blanchiment concernant l’achat de son restaurant parisien. Mais il y a probablement d’autres raisons à la non sélection de Benzema. Par exemple, il lui est parfois reproché de s’appliquer en club mais moins sous le maillot de l’équipe nationale, pour laquelle il ne chante d’ailleurs généralement pas l’hymne. On lui oppose aussi parfois son comportement de star racaille et arrogante, qui se complait dans le luxe et le paraître : ce n’est certainement pas l’image du football que souhaite donner la fédération. On pourrait supposer que son caractère posait peut-être problème avec le groupe selon Didier Deschamps. On se souvient que Cantona ou Anelka n’avaient pas non plus été sélectionnés en leur temps en raison de leur caractère. On notera aussi qu’il n’avait d’ailleurs pas été retenu par Raymond Domenech pour la (catastrophique) coupe du monde 2010. Enfin, il n’était clairement pas indispensable : l’équipe de France a déjà de solides attaquants tels que Giroud, Martial ou Griezmann. Bref, il y avait pas mal de raisons objectives de ne pas le sélectionner.
En revanche, l’accusation de racisme est ignoble. Elle ferait simplement sourire en regardant la composition de l’équipe, si ce n’était pas un classique. De plus en plus, certains Français issus de l’immigration abusent du terme « racisme » pour discréditer un adversaire ou détruire tout débat. Pour autant, les citoyens issus de l’immigration sont des gens comme les autres et il est nécessaire de pouvoir les critiquer sans avoir à se faire insulter à mauvais escient comme l’a été Didier Deschamps. Le racisme est un vrai problème dans la société, il est pitoyable de le récupérer à des fins personnelles. Quoi qu’il en soit, sa réaction d’adolescent attardé des banlieues, prêt à destabiliser l’équipe à quelques jours d’un premier match crucial, en dit long sur l’intelligence du bonhomme.