Plusieurs amis ou connaissances qui reviennent de voyage en Europe m’ont fait exactement les mêmes commentaires : « J’ai parlé anglais partout, c’est la langue internationale » puis plus tard à propos d’un endroit « Les gens n’étaient pas sympas. Ils ne voulaient pas me parler ! Ils ne riaient pas à mes blagues. » et d’autres commentaires négatifs.
Je suis certain que dans certaines régions, les gens sont plus ouverts et plus agréables que dans d’autres. Cependant, croire qu’il existe un monde mondialisé, globalisé, uniforme me paraît être une erreur grossière. Même si elle possède un socle commun, l’Europe est un patchwork de culture, de sensibilité, de traditions différentes.
Croire que l’on va pouvoir débarquer partout et être à l’aise, sans avoir besoin de comprendre les gens ni de s’intégrer est un leurre. Si les gens étaient froids, c’est peut-être que l’on a abordé les gens directement en anglais : cela peut mettre à l’aise les gens maîtrisant mal cette langue, cela peut énerver les gens hostiles à l’impérialisme américain ou à l’Angleterre… ou cela peut être vu tout simplement comme quelque chose de particulièrement impoli (plutôt que d’aborder la conversation par quelques formules de politesse dans l’idiome local).
Finalement, si les gens ont mal réagi, c’est peut-être que sans le savoir, on n’a pas eu un comportement adapté à la situation. On a parlé du sujet qui fâche, fait un geste impoli (pensons aux Chinois qui crachent par terre en Occident !). De plus, certains pays sont froids de prime abord et très chaleureux une fois qu’on arrive à briser la glace ; alors que dans d’autres pays où on arrivera rapidement à avoir des échanges courtois, on aura du mal à aller plus loin.
Croire qu’un voyage en Hongrie équivaut à un séjour en République Tchèque, que la mentalité en Estonie correspond à celle que l’on retrouvera en Russie, que les références culturelles en Italie et en Croatie sont les mêmes, qu’avec une langue unique on va pouvoir tout comprendre et festoyer avec tout le monde est une ineptie. Aujourd’hui on a accès à de l’information du monde entier, mais chacun la perçoit avec son prisme.