J’ai eu l’occasion de visiter de l’extérieur la Bibliothèque François Mitterand à Paris, composante principale de la Bibilothèque nationale de France (BnF) : la plus importante bibliothèque de France. Il s’agit de quatre grandes tours, disposées chacune à un coin de ce qui forme un carré; quand on est entre les tours, on a une vue imprenable sur la Seine, ses ponts, et Bercy situé sur l’autre rive. La BnF est pas mal, elle se voit de loin avec ses grandes tours, un jardin magnifique est en son centre. Sa taille est imposante, on est fier de tout ce savoir et toute cette belle culture française entreposée là.
C’est magnifique. Toutefois, les concepteurs ont oublié un truc majeur. La BnF, en plus d’être la plus importante bibliothèque française, est aussi là où est effectué le dépôt légal. Et il y a eu beaucoup de négligences en ce qui concerne la « sûreté » des données entreposées sur le site François Mitterand. Tout d’abord, mettre une bibliothèque à côté de la Seine, ce n’est pas très malin; le site est certes en hauteur, mais il aurait été préférable de le mettre à plusieurs kilomètres de la rivière plutôt que 100 mètres. Ensuite, mettre des informations précieuses dans des tours, ce n’est pas une très bonne idée (risques de crash accidentels d’avions, foudre, …). Pire, les tours sont entièrement vitrées, ce qui risque d’abîmer les documents, et donc des stores ont été déployé partout. Enfin, en 2005, la présence d’amiante a été relevée dans les collections.
Un joli site donc, qui est imposant, mais mal conçu. De plus, il n’est pas digne du XXIe siècle. Il a été imaginé comme une « Bibliothèque d’Alexandrie version 2.0 ». Pour plus de sûreté, il aurait fallu organiser les choses complétements différemment. Tout devrait être numérisé, et conservé à des endroits géographiquement éloignés (pour une sauvegarde) : mettons 4 sites, Paris, Lille, Marseille et Lyon. Les données numérisées devraient être stockées sous-terre, dans des zones solidement protégées contre toutes les catastrophes imaginables. Je critique, comme d’habitude, me direz-vous; mais quand même, ce serait dommage pour l’humanité de perdre trente millions de volumes, non?