On le sait désormais, c’est Ségolène Royale qui sera candidate du Parti Socialiste pour la campagne présidentielle de 2007. Ce n’est en fait pas vraiment surprenant, d’autant que les médias tentent de nous persuader depuis des mois qu’il n’y aura que deux candidats, un peu comme on nous a vendu le « oui » au TCE en 2005 ou le deuxième tour Chirac-Jospin en 2002. Méfiance, donc. En tous cas, Ségolène Royale a gagné un round.
Ce n’est pas une catastrophe. Les militants avaient le choix entre trois « éléphants » du parti. C’est sympathique que ce soit une femme, plutôt jeune, qui en sorte. Elle a un certain charisme et un bon impact médiatique, elle présente bien, a priori, c’était le candidat du parti socialiste qui avait le plus de chance de faire un score correct en 2007. Et puis, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, elle est surement meilleure que le petit roquet de l’hôtel de Beauvau. Meilleure aussi que François Bayrou, l’opportuniste qui veut faire croire qu’il est dans l’opposition; j’ai eu l’occasion de le voir parler des logiciels libres aux Rencontres Mondiales des Logiciels Libres, il avait un discours très « campagne électorale » et a omis de souligner pourquoi il était en faveur des brevets logiciels quelques années plus tôt…
Ce n’est pas une catastrophe, mais ce n’est pas génial non plus. J’aurais aimé avoir le choix pour un vrai parti de gauche pour les élections. J’ai peur qu’on ait le choix entre un Parti Socialiste avec un programme pas très courageux et un peu centriste, des Verts qui sont sympas mais qui restent des socialistes qui aiment l’écologie (les deux soutenaient le « TCE ») et des partis d’extrême-gauche qui ont tendance à faire du racisme « anti-riche » et « anti-patron ».
Ce qu’il faudrait, c’est un parti de gauche, mais vraiment de gauche. Avec en priorité, l’éducation, la santé. Avec des consultations populaires. Avec l’arrêt des privatisations et le maintien d’un service public bien organisé et efficace. Avec des aides pour les entreprises. Avec une économie de marché, mais contrôlée : par exemple que les salariés aient droit à une part du gâteau quand leur boîte fait des bénéfices. Avec l’arrêt des politiques sécuritaires et une place plus grande à la prévention plutôt que la répression. Avec également quelques idées pour l’immigration. Oui, tout ça est un brin démago, mais je suis sûr que c’est faisable.
Bon, on aura peut-être pas un chouette parti et un(e) chouette candidat(e). Pour le plus grand parti de gauche, ce sera Ségolène Royale. On verra maintenant qui seront les autres, et qui atteindra le second tour.